Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 05:51

Rappel :

Stéphania remeat.

Quin recessit...

 

 

On s'abîme... Au dessus de nous les oiseaux jasent...

L'ombre des ailes noie peut-être pour toujours

Nos rêves crus et nos cris dans l'eau de ces vases

Étouffant nos deux cœurs dans le même velours...

 

L'orgue désaccordé tempête l'hallali

Au céleste Opéra. Tu l'entends et pâlis...

 

Notre grâce fêlée appelle à sa brisure !

A se remémorer le pernicieux instant ;

L'instant trop cruel pour en prendre la mesure,

Il suffit d'un silence au détour, insistant.

 

Tu l'entends et pâlis. Je te jure à genoux

Que pour vivre ici-bas, belle, il faut être fou.

 

Délivrés de coffret j'ai pour toi l'émeraude,

La terre pure, l'or, le sang et l'hélium :

Toutes les raretés que le monde et la fraude

Offrent ! Pour toi je meurs en plein Coliseum !

 

Il faut être un peu fou, voire totalement,

Car je suis fou de toi, ma pauvre : éperdument.

 

 

You Drive me Crazy by BenHeine

You drive me crazy par BenHeine

 

 

 


Partager cet article
Repost0
16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 05:57

 

Clamor roseus.

 

  Puisses-tu connaître la joie...

 

Curtain___04_by_LunaNYXstock.jpg

Par LunaNYXstock

 

I : Vivre.


 

J'ouvre. Le temps coula sur le champ des vertèbres,

Demoiselle d'ici qui vécus sans bonheur,

Pour t'incliner en vain comme penche une fleur

Qui, perdue en secret, fane dans les ténèbres.

 

Dis-moi, rose de suif, quel astre te berça

Dans ces premières nuits de clameurs et d'enfance

Par l'ogive blafarde à travers le silence

Et le verre allumé des vitres qu'il perça ?

 

Femme unique à mes yeux qu'ensevelit la guigne,

Pour entrevoir l'exil du coeur je n'ai que toi :

Mes mains ne s'amarrant qu'aux rives de tes doigts,

Mes lèvres ne pouvant qu'en embrasser les lignes.

 

Je ne recueillerai ni l'orgueil de mon front

Ni le souffre compact qui brûle ma poitrine

Au sein d'aucune femme, agressive ou câline,

Qui ne porte tes traits, qui ne porte ton nom.

 

Las des sentiments chus dans tout un désert ivre !

Je t'ai trop attendu pour ne pas t'enlacer ;

Lié par le collet des jours entrelacés,

Sans toi j'aurais perdu la marotte de vivre.

 

Vivre ! Farce bouffonne au triste scénario

Qui se donne la fin pour seul coup de théâtre ;

Combattre pour s'aimer, ou s'aimer pour combattre...

Car nul n'a résolu l'atroce imbroglio.

 

Mais le moment d'aimer est venu, Stéphanie,

D'attendre ? D'espérer ? Ce n'est plus le moment,

Tu seras, à mes bras comme à mon sentiment,

L'Aphrodite Pandême occultant l'Ouranie.

.

  II : Parler.

 

Dis-moi, rose, dis-moi de ta bouche enfantine

Un peu de la douceur qui dort dans ce regard 

Sous la chape ciliée, opaline de fard,

  Sous l'océan amer des pleurs que je butine.

 

Dis ! Stéphanie, admet l'impudence d'un mot

Lové parmi ta langue et ta lèvre flanquée

D'un diamant. Dis le nom de la planquée

  Entre le rire bref et le coup de plumeau !

 

Je te l'arracherai par la force des lèvres !

Avec ardeur ainsi qu'un viol respectueux,

Et tu tressailliras, trésor voluptueux 

Qui m'illumine, avouant l'arcane de tes fièvres.

 

III : Dorloter.

 

Caresser tes cheveux noirs tels les nuits d'hiver ;

Chagrins, les enrouler autour de ma phalange,

Y découvrir alors l'arôme qui mélange

Tout l'orchestre des fleurs au soupir de la mer.

 

Comme à ta gorge ancrer un suçon écarlate !

Ah ! pouvoir embrasser totalement ta peau !

Il n'est aucun plaisir, de la crèche au tombeau,

Plus grand que d'effleurer d'un doigt ton omoplate...

 

Puis, enfin consolée, assume ton sommeil

Contre moi, sous les draps de soie et de lumière.

Presse-toi d'exposer l'ombre de ta paupière

A ton jeune amoureux, aux arches du soleil !

 

IV : Admettre.

 

Au gouffre ! Inadmissible est l'infini de sable

Égrainé sans raison par tous les sabliers !

Inadmissible le tas de mots oubliés

Pour ne pas dire, au fond, ce dont on est capable.

 

Tu l'es : inadmissible. Admettre ta beauté

C'est sombrer, c'est mourir - enfin quitter le monde !

Toi qui sais être belle autant que furibonde,

Et belle quand ta chair orne un cœur attristé,

 

Tu résumes l'amour dans ton humeur éparse

Qui rit et pleure ensemble... Attend ! Steph', mes aveux

Ne sont pas au complet. Je t'aime ! Tu ne veux

Pas d'un roi ? d'un valet ? d'un frère ? d'un comparse ?

 

  V : Rêver.

 

 

D'un allié ? J'aspire en rêve à ton parfum,

Et j'ai cueilli pour toi mille jasmins lunaires...

Aimer : ne voir que toi soit dans les luminaires

Soit dans chaque miroir dont s'éclipse le tain.

 

Lonely_Rose_by_Demonmiss27.jpg

Par demonmiss27

 

 

VI : Partir.

 

Nous, seuls, aimants, chargés de remords et de songes,

Nous reprendrons la route atroce du bonheur,

Le pied maniant l'aile et toute notre hauteur

Ecrasera le sol en pilant les oronges.

 

Nous nous esclafferons d'un rire viscéral

Car c'est bon de s'aimer ! Quelle béatitude

Nous attend au sommet voilé de l'altitude

Dans un boudoir de sucre et de miel idéal ?

 

Quelle lune accueillante affollera nos rires 

Lorsque scintillera nos douloureux iris,

Que je serai repu cent fois d'un clitoris

Exquisément le tien, jardin de mes délires.

 

Nous serons, si tu veux frémir et frissonner,

Les seuls amants heureux dans le carcan des nues

Qui n'a pas épargné les gorges maintenues

Immobiles ; les seuls à n'être prisonniers

 

Que de l'amour sauveur. Si tu viens, toi l'unique

Dont le visage me tourmente au fond du lit,

Avec moi, pour toujours, sur la jonque à demi

Penchant vers l'illusion, battre l'écume inique.

 

Fracture la serrure à l'angle mort du chien

Marital ! Aujourd'hui la chaîne se termine :

Disloquée ! Entre nous : ton corps, ton nom, ta mine ;

C'est l'asile de chair qui ne peut être sien !

 

C'est nous dorénavant, ce n'est pas lui ! Regarde

Les aurores semer la rosée et le vent

Sur le flanc des monts ; vois l'or fluide s'élevant

Vers la voûte, éclairant la multitude hagarde !

 

Et vois pourquoi je t'aime ! Et comme j'ai raison !

Allez, délaisse tout ; je t'insuffle la flamme

Que je brûle pour toi. Car tu serais ma femme

Que je t'aurais ouvert le plus vaste horizon.

 

VII : Regretter

 

Mais tu n'es pas, j'en pleure, à mon côté, sublime,

La fiancée... Aride emmêlement du sort !

Nous sommes séparés de la graine à la mort

Et rien ne nous rejoint de la plaine à la cime.

 

  Quel ouvrier du ciel ébaucha le fossé

Entre les chemins où nos rêves disparurent ?

  A cet effacement, dis, combien de murmures

Ont survécu, portant : « Car tu n'as pas osé »?

 

Nos pas d'autrefois ont égaré la conquête

Fatale du néant qu'on nomme l'abandon

Au bord de tout, quel âge a rompu notre don

En nous fouettant l'échine et nous courbant la tête ?

 

Quelle horreur sanctifiée assigna notre rang 

A de telles douleurs, à de telles bassesses

   Qu'en mâchant le refrain vide des politesses

  Nous accomplissons, là, sans ailleurs, en mourant ?


  C'est se dire, au matin, qu'on manque à notre place

Parmi les gens heureux et libres d'être égaux

Pour aller vers l'ennui qu'affectionnent les veaux,

Mirer comment le temps repasse quand il passe.

 

Nous sommes affaiblis mais plus forts qu'au départ,

Stéphanie, et t'aimer c'est mon immense force,

Le seul fait de ta vie a déclenché l'amorce

Dont l'aboutissement brisera le retard !

 

VIII : Conclure.

 

Voici comment je t'aime ; ainsi que tous les livres

Qui nous parlent d'amour, ainsi que les chansons

Aux rimes saccadées et rares dont les sons

Conjuguent au divin l'animal et les cuivres.

 

Je t'aime plus, bien plus ! J'ai pour toi tous les mots,

Le vocable restreint ce n'est pas mon obstacle ;

Je ferme les rideaux car l'ultime spectacle

C'est le fond de tes yeux. Je ferme les rideaux.

 


 

Red_Curtain___Stock_by_GothicBohemianStock.jpg

Par gothicbohemianstock

 

 

 


Partager cet article
Repost0